Reconsidérer la dépolitisation : l’approche du témoin de HarassMap et la création d’une masse critique pour lutter contre le harcèlement sexuel en Égypte

Publié le par DIMA, VIPS

Angie Abdelmonem

Traduction de Mathilde du Pradel

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Résumés

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Cet article explique en quoi le travail réalisé au niveau communautaire par les initiatives anti-harcèlement sexuel représente un processus politique pour venir à bout du harcèlement en Egypte. Depuis la révolution égyptienne, les initiatives d’orientation communautaire ont employé des stratégies visant à transformer les perceptions sociales et les comportements liés au harcèlement sexuel dans l’espace public. Ces stratégies, comme celles de HarassMap, comprennent la conduite de campagnes de sensibilisation au niveau de la rue et l’emploi de plateformes technologiques pour recadrer la notion de responsabilité sociale et bousculer les stéréotypes de genre. Pourtant, nombre de chercheurs ont remis en question ce travail—particulièrement les activités plus anciennes du Egyptian Center for Women’s Rights (ECWR)—estimant qu’il représente un évitement de l’engagement politique et ne se confronte pas aux inégalités structurelles de genre. Cet article utilisera l’argument de Finnemore et Sikkink (1998) sur l’émergence des normes pour soutenir que les initiatives anti-harcèlement sexuel comme HarassMap envisagent le changement social à travers la construction d’une masse critique autour de nouvelles normes sociales. En minant les normes patriarcales rejetant la faute sur les victimes, et en encourageant le public à intervenir contre le harcèlement dans la sphère publique, HarassMap crée une nouvelle représentation de la responsabilité sociale. Quand un seuil critique est atteint, les activistes de HarassMap sont d’avis qu’une revendication publique émergera pour forcer des réformes étatiques, juridiques et politiques, pour protéger les femmes dans l’espace public. De telles approches axées sur le niveau communautaire sont politiques, mais les groupes réformistes comme HarassMap ne recherchent de tels résultats que lorsqu’il existera suffisamment de volonté publique de changement.

A LIRE SUR : http://ema.revues.org/3532

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