Le rituel Haka, un symbole culturel obsolète ?

Publié le par DIMA, VIPS

Voici pour mémoire et à la suite de la victoire néozélandaise contre l'équipe de France des extraits d'un texte publié il y a quelques années maintenant des collègues Steve     Jackson et Jay  Scherer, (2007). « Sports et performances indigènes : le Haka des All Blacks et les politiques identitaires en Nouvelle-Zélande», in : Corps, Revue Interdisciplinaire, B. Andrieu, G. Boëtsch (dir.), n°2, mars, pp. 43-48 :

 

"Le Haka constitue une clef d’analyse qui permet de débattre (1) des identités politiques, (2) des droits de propriété intellectuelle, et (3) de la reproduction d’une ancienne culture guerrière. Pour commencer, nous indiquons des informations à propos des Mãoris dans le contexte post colonial de la Nouvelle Zélande. Ensuite, nous soulignons les origines et la signification du Haka d’un point de vue général puis à partir du célèbre Ka Mate Ka ora (C’est la mort, c’est la vie ou Je meurs Je vis). Enfin, nous précisons par des exemples en quoi cette performance corporelle Mãorie constitue un révélateur d’identité politique en relation avec les stéréotypes raciaux et l’hypermasculinité.


Les Mãoris en Nouvelle Zélande post coloniale

 

La Nouvelle Zélande (NZ) ou Aotearoa (“ la terre au long nuage blanc “) est une nation relativement isolée du Pacifique Sud composé de deux îles principales avec une population de près de 4 millions d’âmes. Les Maoris représentent 14% de la population et sont reconnus comme les indigènes de NZ. Ils ont pour particularité d’être performant en sport et notamment au sein de l’équipe nationale de rugby. En effet, « le rugby est l’un des rares espaces à la télévision où les Maoris sont valorisés » (Starr, 1992 : 134-135). Ce sport joue un rôle dans la reproduction du caractère soi-disant inné des compétences athlétiques Mãories (Hokowhitu, 2003 ; 2004a ; 2004b). Cependant, ce stéréotype ne provient pas uniquement de leur excellence rugbistique mais plutôt de la visibilité médiatique de cette pratique indigène particulière qu’est le Haka, combinée à la présence des tatouages Ta moko. Le paradoxe post moderne articule d’une part la représentation de l’élite sportive Mãorie comme les derniers guerriers n’hésitant pas à revendiquer la puissance physique, la force, la vitesse, voire l’agression. D’autre part, ces mêmes caractéristiques positionnent les Mãoris comme des guerriers du passé, figures emblématiques du noble sauvage. Nous allons expliquer l’histoire et le sens du Haka comme une forme indigène de performance corporelle, ses liens avec le sport et la manière dont il peut être l’objet de controverses et de débats."

[1] Tatouage plus ou moins complet du visage, signe de valeur sociale."

 

 

SH


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