Les maux et les mots de la précarité et de l’exclusion en France au XXe siècle
sous la direction de André GUESLIN et Henri-Jacques STIKER, L'Harmattan, 2012.
Une douzaine d’historiens et de chercheurs explorent la thématique de l’exclusion à travers les pathologies sociales
engendrées par la grande pauvreté, le handicap, la prison, l’immigration, le chômage, l’enfance en difficultés…. Autant de situations génératrices de vulnérabilité et de fragilité pour ceux qui
les vivent. Au-delà des données factuelles qui peuvent caractériser ces situations, les auteurs s’attachent à faire valoir les évolutions des « mots », plus ou moins stigmatisants, qui les
ont désignées tout au long du XXe siècle. Ils portent également une appréciation sur l’évolution du rôle et de la place des politiques publiques mises en œuvre en France pour les gérer, à défaut
de pouvoir les éradiquer.
En réalité, chacun des auteurs mesure à sa manière l’adéquation ou l’hiatus qui peut s’établir entre la perception des
problèmes relatifs à la vulnérabilité sociale et la mise en pratique des solutions expérimentées pour y remédier. Or on ne peut « panser » valablement ces « maux » que si on
les « pense » correctement. Pour ce faire, ce colloque a eu précisément pour ambition de tenter de les « regarder de l’intérieur », c’est-à-dire en prenant appui sur l’expérience
vécue et la pensée des personnes concernées. Car il n’est pas toujours évident de savoir quoi penser avant de savoir quoi faire…par rapport à la sexualité des personnes handicapées, à
l’automutilation des personnes en prison, à la stigmatisation des personnes à la rue, aux souffrances psychiques des personnes atteintes de troubles mentaux… ou encore par rapport à l’accès au
savoir et à la culture des personnes victimes de la tuberculose, astreintes à de longs séjours en sanatorium… pour ne citer que quelques-unes des situations problématiques évoquées lors de ces
journées d’études.