Mettons la haine hors-jeu
Les agressions répétées, ouvertement et pleinement racistes dont la ministre de la Justice Christiane Taubira a été la cible indiquent clairement que nous avons
affaire à une offensive assumée, concertée, froidement haineuse. Elles s’inscrivent en effet dans une trop longue liste de « dérapages » détestables.
Il y a eu cette déclaration hallucinante du député-maire de Cholet, à ce jour toujours membre de l’UDI, à propos des Roms : « Hitler n’en a peut-être pas
tué assez ». Il y a eu le maire de Croix, dans le Nord, affirmant qu’il serait aux côtés de l’un de ses administrés s’il « commettait l’irréparable » à l’encontre d’un Rom… Il y a eu ce
sénateur confiant à la cantonade qu’il avait « vraiment envie » de tirer sur François Hollande et la répartie du maire de Marseille, lui proposant obligeamment une
Kalachnikov…
Ces saillies pseudo humoristiques ou soi-disant « maladroites » alimentent une foule de propos et d’actes de violence et toutes, contribuent à la
fragmentation de notre société, tout en nous inscrivant collectivement dans une logique de désignation de boucs émissaires.
Cette remontée sidérante de pratiques et de discours qu’on pensait exorcisés n’est pas sans lien avec les consultations à venir. Mais les ramener à une simple
poussée de fièvre préélectorale serait s’aveugler à bon compte et sous-estimer le danger. Au-delà des femmes, des hommes et des populations prises pour cibles, c’est le débat démocratique qu’on
vise, et en plaçant ses valeurs hors jeu c’est la République qu’on veut atteindre.
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- Lire aussi Nacira Guénif "Nous sommes tous des Christiane Taubira" (Mediapart)
Par La rédaction - Controverses, polémiques, pétitions
Via le blog de LM